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mercredi, mars 14, 2012

Le Plan Nord déficitaire?

Le Plan Nord coûtera 8,45 milliards $ de plus que ce qu'il rapportera en droits miniers, en impôts et en redevances sur 25 ans, révèle une récente étude de l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS). « Selon notre scénario le plus optimiste, le manque à gagner entre les revenus et les dépenses prévues par le gouvernement est de 2,3 G$ sur 25 ans, a constaté Bertrand Schepper, auteur de la note. Cependant, nous démontrons aussi que le gouvernement sous-estime grandement certaines dépenses liées au Plan Nord. Par exemple, il ne s'attarde pas à l'effet de la croissance rapide de la population sur le coût des services sociaux dans ces régions éloignées ni aux coûts des crédits d'impôt remboursables pour l'exploration minière. Au final, le gouvernement devra payer 8,45 G$ de plus que ce qu'il recevra du Plan Nord. »

Le Plan Nord ne permettra pas non plus une dynamisation des régions du Québec. La contraction du nombre d'emplois créés par le secteur minier due aux innovations technologiques et le caractère cyclique de ce secteur ne permettront pas la création d'emplois stables et structurants. « Selon toute vraisemblance, les objectifs que se fixe le gouvernement en matière de protection environnementale ont de grandes chances de ne pas être atteints, a ajouté le chercheur. Alors qu'il prétend atteindre le seuil d'aires protégées prévu à Nagoya (soit 17%), il ne protègera que 15,8% de son territoire en 2020. De la même manière, le gouvernement promet de protéger 50% du territoire du Nord du Québec d'ici 2036, mais quand ce 50% comprend des sites où de l'exploitation minière a déjà eu lieu ou des sites qui pourront être exploits selon le free mining on peut difficilement considérer ces aires comme protégées... » Invité à commenter cette nouvelle étude, le premier ministre Jean Charest a indiqué que c'était « totalement faux ». Il a préféré citer une étude de la firme Secor, qui estime à 148 milliards $ les retombées du Plan Nord.

« J'accorde plus de crédibilité à l'étude de Secor, parce qu'elle est fondée sur des éléments plus objectifs », a fait remarquer le premier ministre. M. Schepper a quant à lui qualifié le travail fait par les gens de Secor « d'intéressant », précisant toutefois que ces derniers étaient « proches de certains intérêts ». Raymond Bachand, actuel ministre des Finances, a été vice-président de Secor de 2002 à 2005.