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vendredi, décembre 23, 2011

La mort de Kim Jong-Il divise les Corées et la communauté internationale

La Corée du Nord a fustigé la réponse "intolérable" du Sud à la mort de son dirigeant Kim Jong-Il qui a aussi divisé l'Assemblée générale de l'ONU sur l'opportunité d'une minute de silence. Le régime communiste a annoncé vendredi qu'il acceptait l'entrée sur son territoire des délégations sud-coréennes voulant présenter leurs condoléances pour son ex-numéro un, décédé samedi à l'âge de 69 ans et dont le fils, Kim Jong-Un, a été désigné successeur.

Mais la Corée du Nord a critiqué son voisin capitaliste du Sud, qui n'a autorisé que deux délégations choisies par ses soins pour présenter leurs hommages. "De nombreuses personnes en Corée du Sud demandent à venir pour présenter leurs condoléances", a expliqué le gouvernement nord-coréen, précisant qu'il acceptait "toutes les délégations sud-coréennes désirant venir".

Pyongyang a toutefois dénoncé la décision du gouvernement du Sud "de s'opposer à ces visites en bloquant leur passage". Séoul, qui n'enverra aucun représentant, n'a autorisé que deux délégations sud-coréennes à se rendre au Nord, constituées autour de la famille de l'ancien président Kim Dae-Jung et de la présidente du groupe industriel sud-coréen Hyundai.

Il n'était toutefois pas certain vendredi qu'elles puissent rester sur place jusqu'aux obsèques proprement dites, prévues le 28 décembre. Le Nord a aussi reproché au Sud "d'essayer d'aggraver la confrontation (...) en augmentant la sécurité et le niveau d'alerte" de son armée, une décision prise par Séoul dès l'annonce officielle de la mort de Kim Jong-Il, lundi.

"Ce sont des actes intolérables de moquerie et d'insulte", a fustigé Pyongyang. Au-delà de la péninsule coréenne, le décès de Kim Jong-Il partageait la communauté internationale. Les Etats-Unis, le Japon, la Corée du Sud et les pays européens, entre autres, ont refusé de participer à une minute de silence demandée à l'ONU par la mission nord-coréenne. A peine un tiers des 193 pays de l'Assemblée générale de l'ONU ont pris part à cet hommage jeudi au siège de l'institution à New York.

Kim Jong-Il "est sans doute responsable de la mort de dizaines de milliers de personnes. Ce n'est pas un modèle pour l'ONU", a confié un diplomate européen sous couvert d'anonymat.

Le président syrien Bachar al-Assad a présenté pour sa part ses condoléances dans un message adressé à Kim Jong-Un, a relevé l'agence de presse officielle nord-coréenne. Son régime contesté par une insurrection est accusé par l'ONU d'avoir conduit une répression ayant fait au moins 5.000 morts depuis mars. Fils du fondateur de la Corée du Nord communiste Kim Il-Sung, Kim Jong-Il a dirigé le pays au nom de la première dynastie communiste du monde. Il est accusé par les organisations de défense des droits de l'homme d'avoir emprisonné dans des camps des dizaines de milliers de personnes réfractaires pendant son règne de 17 ans, marqué par des famines ayant fait au moins des centaines de milliers de mort dans les années 1990.

Sous Kim Jong-Il, la Corée du Nord s'est dotée de la bombe atomique, aussi les Etats-Unis mais aussi la Chine, allié et soutien de Pyongyang, ont multiplié les consultations depuis lundi pour s'assurer d'une certaine stabilité.

Les grandes puissances veulent éviter tout bouleversement majeur du régime communiste susceptible de déstabiliser une péninsule coréenne surarmée, d'autant que les relations sont très tendues entre les deux Corées. Voulant éviter de jeter de l'huile sur le feu pendant la période délicate de la transition du pouvoir au Nord, le gouvernement sud-coréen a fait quelques concessions. Séoul a notamment présenté "ses condoléances au peuple de Corée du Nord" pour le décès du dirigeant et annulé un projet d'éclairage de Noël près de la frontière, que Pyongyang considérait comme faisant partie de la "guerre psychologique" menée par son voisin méridional à son égard.