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dimanche, février 27, 2011

Le gourou Roch «Moïse» Thériault trouvé mort dans sa cellule: un détenu arrêté

L'ancien chef de secte Roch «Moïse» Thériault, trouvé mort dans sa cellule du centre correctionnel de Dorchester, au Nouveau-Brunswick, samedi matin, a selon toute vraisemblance été assassiné. Dans un communiqué, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) indique que Thériault, âgé de 63 ans, a été impliqué dans une violente bagarre avec un autre détenu, un homme de 59 ans. Ce dernier sera accusé d'homicide cette semaine.

Roch Thériault avait fondé et dirigé une secte dans les années 1980. Elle s'était d'abord établie à Sainte-Marie-de-Beauce, puis à Saint-Jogues, en Gaspésie, et finalement à Burnt River, en Ontario. Il avait été condamné à la prison à vie en 1993, pour le meurtre d'une adepte Solange Boilard. Alors qu'il était en état d'ébriété, le gourou l'avait opérée avec un couteau, sans anesthésie, afin de lui retirer une partie de l'intestin. Elle en était morte.

«Moise» Thériault s'était aussi livré à des sévices physiques et sexuels sur les membres de sa secte, dont l'amputation à froid de la main d'une autre «disciple», Gabrielle Lavallée. Mme Lavallée a écrit un livre sur son expérience. Roch Thériault aurait eu 22 enfants avec les femmes qu'il tenait sous son emprise. Deux d'entre eux, Roch-Sylvain et François Thériault, ont aussi écrit un livre sur leur vie avec leur père, il y a 2 ans. Un film sur Thériault et sa secte intitulé «Moise: l'affaire Roch Thériault» a également été réalisé en 2002. L'acteur Luc Picard y jouait le rôle principal.

jeudi, février 24, 2011

Libye: entre richesse et traditions tribales

Séparée entre l'Est aux mains de l'opposition et l'Ouest sous la coupe de Kadhafi, la Libye est historiquement un carrefour du Maghreb et du Machrek, marquée par des traditions tribales et passée à l'âge moderne au XXe grâce à ses immenses réserves pétrolières. Longtemps occultée par l'écrasante personnalité de son leader et «Guide», le colonel Mouammar Kadhafi, la Libye est en proie à une insurrection sans précédent qui la projette sur le devant de la scène internationale. Indépendant depuis 1951 avec l'accession au pouvoir du roi Idriss al-Senoussi, le pays est dirigé par l'ancien capitaine Mouammar Kadhafi, promu colonel à la faveur du coup d'État de septembre 1969.

Ironie de l'Histoire, le coup d'État de Kadhafi et de la soixantaine d'officiers séditieux avait débuté à Benghazi, épicentre aujourd'hui de la contestation. Tripoli, l'ancien carrefour des routes de commerce, caravansérail pour pirates et marchands d'esclaves avant l'ère moderne, est la capitale de ce vaste État - 1 760 000 km2 - désertique à 93%.

Avec une population de 6,3 millions d'habitants, dont 1,5 million d'immigrés, essentiellement africains, concentrée sur les côtes de la Méditerranée, la Libye tire ses richesses de son sous-sol, riche en hydrocarbures, notamment dans l'est du pays. Jusqu'au milieu du XXe, le pays vivait de l'agriculture et était soumis aux caprices du climat. Pays pauvre, la Libye vivait sous perfusion de l'aide internationale. La découverte en juin 1959 par des géologues du géant américain Esso (aujourd'hui Exxon) d'un gisement pétrolier à Zaltan, dans l'ouest du pays, change la donne. Le colonel Kadhafi ordonne la nationalisation de ses gisements pétroliers. Mais le pays reste dépendant du savoir-faire et des techniciens des entreprises internationales pour l'exploitation de l'or noir.

Membre de l'Opep, la Libye est l'un des principaux producteurs pétroliers en Afrique, avec 1,8 million de barils par jour. Ses réserves sont évaluées à 42 milliards de barils. Le pétrole représente plus de 95% des exportations et 75% du budget de l'Etat. Le pays, qui a entrepris depuis la levée de l'embargo en 2003 une série de réformes pour libéraliser l'économie, a enregistré une croissance de 10,3% en 2010.

Il a accordé ces dernières années des contrats d'équipement à de nombreuses sociétés multinationales. Située entre la Tunisie, à l'ouest, et l'Égypte, à l'est, la Libye est historiquement l'addition de la Tripolitaine (ouest), la Cyrénaïque (est) et le Fezzan (sud). La Cyrénaïque, aujourd'hui aux mains des insurgés et des militaires qui ont lâché le dirigeant libyen, est historiquement tournée vers l'Egypte et vers le Machrek. C'est une région qui a parfois montré de l'hostilité à l'égard du pouvoir central.

Au sud, Fezzan, une zone plus désertique et plus tribale, a ménagé les contacts avec la Tripolitaine, tournée vers le Maghreb, et avec la Cyrénaïque. Sous l'impulsion du colonel Kadhafi, le pays avait aboli les institutions parlementaires, prôné l'anti-impérialisme, le panarabisme et l'islam. Issu d'une famille appartenant à une petite tribu, le colonel Kadhafi a connu depuis 40 ans plusieurs oppositions: leaders tribaux supplantés par les technocrates, leaders religieux en désaccord avec son approche de l'islam, étudiants de Benghazi manifestant en 1976, monarchistes nostalgiques de la royauté, voire de militaires qui ont fait défection à la fin des années 80.

Évacuation des Canadiens en Libye: Ottawa envoie l'armée

En raison de la détérioration de la situation sécuritaire à Tripoli, le vol qui devait évacuer les premiers Canadiens hors de la Libye a été annulé jeudi matin. La compagnie aérienne Skyline, dont le gouvernement canadien avait nolisé un vol aller-retour de Rome, n'a pas réussi à obtenir une police d'assurance lui permettant de se poser dans la capitale libyenne. Lynn Meahan, attachée de presse du ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a indiqué en matinée que le gouvernement était à pied d'oeuvre pour trouver un «plan B» afin d'évacuer les ressortissants canadiens. Le ministre Cannon se trouve actuellement à Rome, où il devait accueillir les premiers évacués.

Il y a plus de 300 Canadiens enregistrés à l'ambassade de Tripoli, mais il pourrait y avoir entre 500 et 600 ressortissants au total dans le pays. Le vol prévu pour vendredi, qui doit passer par Benghazi, dans l'Est, est pour l'instant maintenu. Mercredi, en soirée, le ministère des Affaires étrangères avait demandé aux Canadiens qui souhaitaient quitter la Libye de se présenter en matinée, jeudi, dans le stationnement de l'aéroport de Tripoli pour être escortés par la suite par les services consulaires canadiens jusqu'à l'avion nolisé.

Mme Meahan a assuré, jeudi matin, que des représentants de l'ambassade du Canada se trouvaient actuellement à l'aéroport pour prendre en charge les ressortissants qui se seraient rendus sur place, et qui n'ont pu, finalement, quitter le pays. En point de presse à Ottawa, le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, a estimé qu'il était peut-être temps pour le gouvernement d'envoyer des avions militaires pour assurer l'évacuation des ressortissants canadiens.

samedi, février 19, 2011

François Legault lancera sa coalition sur YouTube à compter de lundi

L'ancien ministre péquiste François Legault se sert de YouTube pour confirmer le lancement de son nouveau mouvement, la Coalition pour l'avenir du Québec. Lundi, à Québec, M. Legault sera accompagné de l'homme d'affaires Charles Sirois pour lancer officiellement son initiative.

Dans un court message sur Youtube, François Legault se réjouit que son mouvement suscite déjà beaucoup de réactions chez les Québécois «qui ont envie de parler de nouvelles idées». Charles Sirois ajoute que la Coalition regroupe des passionnés qui viennent de milieux différents, mais qui font le même constat sur le Québec. Selon lui, le Québec doit retrouver sa confiance et cesser de faire du surplace.

vendredi, février 18, 2011

Faire de l’eau une source de paix au Moyen-Orient

Fruit d’une vaste consultation, un rapport commandité par la Suisse et la Suède dresse un tableau inquiétant des conséquences multiples de la pénurie d’eau au Moyen-Orient. Il ouvre aussi des pistes pour que la gestion de l’eau deviennent un facteur de paix. Un projet que va promouvoir la diplomatie suisse.

«A l'avenir, la principale ressource géopolitique au Moyen-Orient sera l'eau, plus que le pétrole». Tel est le constat de Micheline Calmy-Rey, présidente de la Confédération, à l’occasion du lancement jeudi du rapport «Blue Peace, Rethinking Middle East Water» au Club suisse de la presse.

Mandaté en 2009 par la Suisse et la Suède, un groupe d’experts indépendants indiens – le Strategic Forsight Group (SFG) – a réalisé ce rapport sur la base d’une large consultation des pays concernés.

Ce document de 150 pages évalue les défis liés à la gestion transfrontalière des ressources hydriques mises sous pression par l'accroissement démographique, les migrations, l'urbanisation et le changement climatique.

Comme l’a souligné l’auteur du rapport, Sundeep Waslekar, le Jourdain avait en 1960 un débit de 1300 millions de m3 par an. Aujourd’hui, il oscille entre 100 et 200 millions de m3. Dans le même laps de temps, la mer Morte est passée de 950 km2 à 650 km2. Aujourd’hui, la plupart des pays de la région sont frappés par une pénurie structurelle d’eau.

«Aujourd'hui facteur de divisions et de tensions, l'eau peut devenir un instrument de paix et de coopération: telle est la thèse centrale du rapport», souligne le ministère suisse des Affaires étrangères (DFAE) dirigé par Micheline Calmy-Rey.

Se voulant pragmatique et ancré dans les réalités complexes du Moyen-Orient, le document dresse une liste de 10 recommandations, comme la création d’un Conseil de coopération pour les ressources en eau réunissant dans un premier temps l'Iraq, la Jordanie, le Liban, la Syrie et la Turquie. A moyen terme, l’ensemble des pays concernés pourraient coopérer dans l'établissement de programmes conjoints de gestion des ressources hydriques.

«Un processus de consolidation d'une véritable paix bleue pourrait ainsi prendre forme», espère le DFAE. Les explications de l’ambassadeur Jean-Daniel Ruch, envoyé spécial pour le Moyen-Orient.

«Les Libyens ont brisé la barrière de la peur»

Prise entre la Tunisie et l’Egypte, la Libye s’enflamme à son tour. Depuis trois jours, les manifestants appellent au départ du colonel Kadhafi, le plus ancien potentat arabe encore en place. L’analyse et les espoirs d’un opposant libyen établi à Genève.

Du jamais vu au pays de Mouammar Kadhafi. Depuis mercredi, des foules grandissantes descendent dans les rues de plusieurs villes libyennes, surtout dans l’est du pays, pour réclamer le départ du «guide de la révolution».

Lancé sur Internet depuis plusieurs semaines, l’appel à une «journée de la colère» pour jeudi a été particulièrement suivi à Benghazi. Rien d’étonnant à cela: la seconde ville de Libye a toujours été un foyer de l’opposition au dirigeant libyen. Après n’avoir que tièdement soutenu son putsch militaire de 1969, la région a ensuite très peu profité de la manne pétrolière.

Le mouvement qui s’enclenche parviendra-t-il aux mêmes résultats que ceux des deux pays voisins, la Tunisie et l’Egypte? Ahmed el Gasir, de l’ONG Human Rights Solidarity veut y croire. Mais pour l’instant, le bilan en vies humaines est déjà très lourd, dans un pays certes immense, mais à peine plus peuplé que la Suisse.

swissinfo.ch: Pourquoi ces manifestations maintenant en Libye? Les gens ont-ils comme dans les deux pays voisins «faim de pain et soif de liberté»?

Ahmed el Gasir: Ce pays est dirigé par un dictateur depuis 41 ans. Et finalement, après ce qu’ils ont vu en Tunisie et en Egypte, les gens ont osé briser la barrière de la peur.

Naturellement, la situation économique est très mauvaise parce que le pays est mal dirigé. C’est pourtant un pays riche, mais les estimations officielles font état de 22% de chômage chez les jeunes. Et selon les estimations inofficielles, c’est plutôt 30%, voire plus. Donc c’est une raison de mécontentement.

Mais la revendication est d’abord politique. La Libye n’a pas de Constitution, bien qu’on nous en promette une depuis 10 ans. Il y a bien une sorte de parlement, le Congrès du peuple, mais il ne sert qu’à légitimer un pouvoir où la volonté du dictateur a force de loi. Donc, les gens demandent la liberté et un avenir meilleur.

swissinfo.ch: Pourquoi la révolte la plus importante éclate-t-elle à Benghazi, deuxième ville du pays, et pas dans la capitale?

A. eG.: Historiquement, c’est une ville qui a toujours résisté au régime, depuis le début des années 70. Mais c’est aussi parce qu’à Tripoli, le pouvoir est très présent. Il a carrément étouffé les gens. Cela dit, il y a aussi des manifestations dans au moins une dizaine d’autres villes et même dans trois faubourgs de la capitale.

swissinfo.ch: Comme en Tunisie et en Egypte, s’agit-il également d’une «révolution facebook»?

A.eG.: Ce qui se passe dans le monde arabe, c’est que les régimes n’ont plus le monopole de l’information. Grâce essentiellement à la TV par satellite, les gens voient ce qui se passe ailleurs et se disent qu’il méritent mieux que leur sort actuel.

Facebook est très utilisé parmi ceux qui ont accès à Internet. Et c’est d’ailleurs sur Internet qu’a été convoquée cette «journée de la colère» du jeudi 17 février. Mais en Libye, le taux de pénétration d’Internet n’est pas aussi important que dans les pays voisins.

swissinfo.ch: Quel rôle pourrait jouer l’armée dans les prochains jours, sachant qu’elle a été un facteur décisif dans les révolutions tunisienne et égyptienne?

A.eG.: Kadhafi est un militaire. Mais au fil des ans, il a marginalisé l’armée régulière et instauré ce qu’il appelle des bataillons de sécurité, plus puissants que l’armée. Mais nous savons déjà qu’à Benghazi comme à al Baïda, certains membres de ces bataillons ont refusé de recourir à la force.

Donc, jeudi matin, deux avions sont arrivés avec un autre bataillon spécial commandé par Khamis Kadhafi, le plus jeune fils du dictateur. Ces gens ne sont pas des Libyens, mais des mercenaires africains. Nous ne savons pas d’où ils viennent, mais d’après un contact sur place, ils parlent français. Ce sont eux qui ont mené la répression, avec au moins 30 morts au bilan.

swissinfo.ch: Imaginez-vous possible que ce mouvement conduise à la chute du régime?

A.eG.: Très possible si d’autres villes rejoignent les manifestations, si les gens sortent dans la rue. Si le mouvement s’étend, je pense que le régime va perdre le contrôle de la situation.

swissinfo.ch: Qu’attendez-vous de la communauté internationale?

A.eG.: Qu’elle stoppe tout soutien politique à ce régime qui ne fait aucun cas des droits de l’homme. Nous attendons un message très clair: «arrêtons cela tout de suite, parce que ça pourrait tourner au massacre». Ce qui est en train de se passer pourrait être un crime contre l’humanité. Il y aurait donc lieu de saisir une cour criminelle internationale.

Hier, au troisième jour de manifestations, il y eu près de 60 morts. La Libye est un petit pays en termes de population. En proportion du nombre de manifestants, cela montre à quel point la répression est brutale.